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On jouit

Il s’agit de ces matins pour lesquels, pendant quelques minutes capturées au réveil, l’on croit rêver. Ces matins dont les sensations de la déboussolante passion de la nuit dernière vous réveillent avec le goût de ces souvenirs emplis de plaisir. Ceux qui mêlaient tendresse et bestialité. Ceux qui à l’éveil deviennent lents et réfléchis, ceux qui vous effleurent de frissons très discrets. Ceux qui excitent, encore plus subtilement. L'idylle se résigne à laisser place à cette béatitude matinale qui, silencieusement, troque l’écume des corps emmêlés de la veille pour la suave sensualité de l’aurore. Nus, échangeant cette mélancolie qui, soutenue par un réveil brumeux, relance l’incendie d’un seul mouvement de doigts sur ses hanches.

On se rapproche un peu plus de cette vue dont les courbes donnent envie de découvrir ce qui se cache juste par-dessus ce cou qu’on se prend à embrasser de désir. Ses premiers frissons nous parviennent. Il ne manquait que la chaleur d’un rayon de soleil, traversant la pièce pour aller s’écraser sur son visage qui, encore somnolent, sourit déjà de plaisir. On appuiera des lèvres plus humides au fond de son cou, on mordillera ce lobe qui se découvre derrière une mèche lorsque son corps tournera doucement vers soi. Les vestiges de l’atmosphère charnelle des jouissances de la veille embaument la pièce, elle qui était étouffée par les interminables sueurs d’hier. Les couettes sont au sol, les draps encore chauds.

Les corps sont collés et la plus légère des dentelles est encore revêtue, celle qui dessine un interdit sur ces verges de plaisir. Et bien que la cyprine déborde ou qu’il soit ithyphallique, la douceur de ces temporaires frustrations laisse place à une éclosion matinale aqueuse mais délicieuse. Elle laisse place à ce doigt que l’on se surprend à lécher et à guider vers cette apogée qui dérègle la respiration. Elle autorise cette caresse du corps qui, amoureusement, glisse vers ces sacres qui pénètrent de plaisir. Les yeux se referment sans sommeil. On ressent ces contractions du corps, à chaque mouvement, qui langoureusement et intensément nous tiennent dans notre étreinte, agrippés l’un à l’autre. Prêts à imploser. On jouit.